Galerie Les Dilettantes, Rue du Grand-Pont 17, 1950 Sion
En 2021, lors de l’exposition de Bénédicte Gross àl’Espace contre-contre, Nicholas Marolf en parlait dans ces termes : «Bénédicte Gross connait la science politique des formes. Une nuit elle rêve. Voit exploser l'Europe. (…)Le décor politique s'effondre comme le faste d'un opéra archaïque.(…)Face à ses toiles, le spectateur peut prendre conscience, l'instant d'un arrêt sur image, de la lourdeur de ce qui nous a construit, de ce que nous construisons : le décor retombe sur nous dans un vol de déclin, nous fait manger la terre des ancêtres. Topographique, politique, historique, Bénédicte Gross traverse les temps avec la poésie d'une Cassandre ludique.»
Depuis, rien n’a enrayé la justesse delphique de ces propos. Le décor est tombé, ou s’apprête à l’être. Pourtant, Bénédicte Gross ne nous présente pas un amas de ruines. Ici, ni temple éboulé ou colonne tronquée. Rien dans ce travail n’évoque (encore) l’ossature des chutes. En lieu et place, ce sont des surfaces planes, des solides, des angles, des cubes, des dalles, des barres verticales ou horizontales, autant d’éléments suggérant des matériaux bruts - blocs de bétons, poutres métalliques - et évoquant indubitablement une architecture en devenir. Reste à savoir si cette architecture est celle d’une reconstruction, ou les éléments épars d’une structure défensive…
Dans son désir de représenter techniquement divers matériaux, Bénédicte Gros cherche également à mettre en avant leur esthétique, leur poésie et leur présence silencieuse. En combinant ces éléments, tout d’abord au hasard puis de plus en plus consciemment, elle les fait dialoguer et résonner entre eux, pour former des compositions désordonnées ou agencées, jouant sur les perspectives ou les barrages visuels. Il en résulte une esthétique de l’éphémère, porteuse d’un potentiel devenir.
Fragiles ou menaçantes, ces architectures provisoires se dressent toutes sur un fond bleu foncé où prédomine parfois le gris. Si «tous les lointains sont bleus», chez Bénédicte Gross ils sont d’un bleu d’orage.
Depuis, rien n’a enrayé la justesse delphique de ces propos. Le décor est tombé, ou s’apprête à l’être. Pourtant, Bénédicte Gross ne nous présente pas un amas de ruines. Ici, ni temple éboulé ou colonne tronquée. Rien dans ce travail n’évoque (encore) l’ossature des chutes. En lieu et place, ce sont des surfaces planes, des solides, des angles, des cubes, des dalles, des barres verticales ou horizontales, autant d’éléments suggérant des matériaux bruts - blocs de bétons, poutres métalliques - et évoquant indubitablement une architecture en devenir. Reste à savoir si cette architecture est celle d’une reconstruction, ou les éléments épars d’une structure défensive…
Dans son désir de représenter techniquement divers matériaux, Bénédicte Gros cherche également à mettre en avant leur esthétique, leur poésie et leur présence silencieuse. En combinant ces éléments, tout d’abord au hasard puis de plus en plus consciemment, elle les fait dialoguer et résonner entre eux, pour former des compositions désordonnées ou agencées, jouant sur les perspectives ou les barrages visuels. Il en résulte une esthétique de l’éphémère, porteuse d’un potentiel devenir.
Fragiles ou menaçantes, ces architectures provisoires se dressent toutes sur un fond bleu foncé où prédomine parfois le gris. Si «tous les lointains sont bleus», chez Bénédicte Gross ils sont d’un bleu d’orage.
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Mury Lucas